La roue folle de Mimo Seedler | FISE Up Août

26 Aoû 2022 09:47

FISE UP AOÛT
LA ROUE FOLLE DE MIMO SEEDLER

Interview : Ben
Photos : Hagen Wolf & Chris Gieseke

Oubliez tous vos clichés sur le monocycle de cirque, la roue tourne aussi dans la rue et sur les mêmes spots que les plus gros streeteurs en BMX, skate ou autre. Ce qui pourrait être une curiosité est en fait une réalité, discrète et complètement folle il faut le reconnaitre. Là on repousse les limites de l’équilibre non ? On découvre le délire avec Mimo Seedler dont on vous recommande vivement de mater la part ici présente.

Peux-tu te présenter en quelques infos clés ?

Je suis Mimo Seedler, 22 ans, de Leipzig en Allemagne. Je fais du monocycle en street depuis 10 ans maintenant ; j'ai aussi commencé à faire du BMX il y a trois ans.

Qu'est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans le monocycle ?

Quand j'avais 8 ans, mon père m'a appris à en faire. Les premières années j’aimais juste rouler puis j’ai trouvé des vidéos de street, flat et trial en 2011. Après avoir acquis les bases, j'ai commencé à rouler principalement en street, inspiré par quelques streeteurs en monocycle et de plus en plus par des streeteurs d’autres disciplines.

 

H.W

Qu'est-ce qui t’a particulièrement attiré dans cette aventure d’une roue ?

Je pense que c'est explorer l'inconnu et rendre le monocycle plus élégant.

« Explorer l'inconnu et rendre le monocycle plus élégant. »

Est-ce excitant de penser que tu peux réellement inventer de nombreuses figures toi-même ?

C'est agréable d'avoir tellement plus à inventer que sur un BMX, mais il peut aussi être difficile de se motiver à s'entraîner seul. Le sport n'est pas si petit en fait, nous avons en fait une histoire beaucoup plus grande qu’on peut en penser et notamment d'autres riders assez fous * qui ont posé beaucoup de NBD (never been done = tricks jamais réalisés).

Quelle est véritablement la taille de la scène monocycle ?

La scène du monocycle de rue est fondamentalement inexistante en Allemagne, et à l’internationale ça reste super petit par rapport aux sports urbains habituels.

Avec qui roules-tu au quotidien, plutôt bmxers ou monocyclistes ?

Je roule principalement avec des bmxers, mais dernièrement deux jeunes riders m'ont rejoint sur le monocycle. Ils se sont lancés dans le monocycle de rue en s’inspirant un peu de moi et j'ai hâte de voir ce qu'ils vont advenir !

 

C.G

Quelles sont les principales différences entre le BMX et le monocycle de rue ?

Le principal truc est qu'il faut pédaler tout le temps. Cela rend certains tricks similaires au BMX impossibles et certains tricks possibles qui ne fonctionneraient pas sur un vélo. L'esprit que j'aime tant dans le BMX est fondamentalement inexistant dans le monocycle en ce moment. Il y avait quelque chose à l'époque où j'ai commencé et j'essaie de faire revenir cet esprit dans mes vidéos.

« Le principal truc est qu'il faut pédaler tout le temps. »

Comment les riders des autres disciplines t’accueillent-ils sur les spots ? Ils doivent être bluffés par ce qu'on peut faire sur une seule roue !

Il y a surtout une certaine confusion quand j'entre dans le park jusqu'à ce que je fasse mes premiers tricks. Mais les gens sont pour la plupart ouverts et intéressés par mon sport, donc je n'ai jamais eu de mauvaises expériences sur les parks. Être dans la rue c'est beaucoup plus chill avec un sport méconnu comme le monocycle ; les vigils ne te virent pas au premier coup d’œil ; il faut qu’ils attendent de comprendre ce que je fais de mon côté.


C.G

Quels sont tes spots et tes tricks préférés ?

Je me régale du nouveau skatepark que nous avons ici à Leipzig et surtout des rails ou des pads dans la rue. Je dirais que je n'ai pas de tricks préférés, mais si je devais choisir, je choisirais les grinds.

Fais-tu peut être des démos pour vivre du monocycle ?

Je fais parfois quelques shows pour gagner de l'argent oui, et je vends des fringues et des pièces sur la boutique en ligne Railigion, mais je n'en vis pas encore. En ce moment, je travaille dans un magasin de vélos en tant que designer produit.

Pourrais-tu être pro un jour ?

Je suis aussi pro que c’est possible en monocycle en ce moment, mais il y a encore beaucoup de choses à développer pour moi et pour le monocycle. Je viens tout juste de gagner les championnats du monde de street. Ces événements sont encore assez petits et il n'y a pas encore de statut pro comme en skateboard ou en BMX. Mais c’est cool déjà de trouver des sponsors comme Sport Import qui me fournit des pièces pour mon monocycle et mon BMX.

Dis-nous en un peu plus sur le tournage de cette part Railigion que nous hébergeons ici ?

J'ai tourné cette part pendant les quelques mois où je travaillais dans ma ville natale de Leipzig et j'ai fait quelques voyages comme à Hastings en Angleterre. C’est certainement l'une de mes parts préférées avec beaucoup de NBD et de gros rails dont je suis très content. Une nouvelle part* arrive bientôt…

* En fait elle vient de sortir, et ça se passe à Cologne.

Un merci ou un dernier mot ?

Je tiens à remercier mon père de m'avoir initié au monocycle en premier, ainsi que tous les monocyclistes de rue qui m'ont fait découvrir cet univers, comme Elias Pöham ou Chris Huriwai et tous ceux qui font vivre ce sport.


@mimoseedler
@railigionbrand