BangingBees | FISE Up Décembre

16 déc 2022 09:55

Snowboarding culture avec Julien Mounier

C’est ce moment de l’année, ce moment où la montagne vous appelle, où on va faire quelques infidélités à sa pratique de rue, de park ou autres pour chercher la pente, la poudreuse, la barre rocheuse ou quelques hips bien shapés des snowpark. Pour saluer l’arrivée de l’hiver permettez-nous de présenter BangingBees, un média indépendant et ultra actif de snowboard comme on aime. En parallèle à une compile pour fise up des meilleurs moments de leurs events de l’année passée, discutons journalisme passion avec son créateur julien Mounier.

Interview : Ben Bello
Photos : Thibaut Viard

fise up december
Comment as-tu découvert le snowboard ?

J’ai eu la chance d’avoir des parents qui avaient un appartement dans les Alpes-de-Haute-Provence donc j’ai commencé le ski tout petit. J’ai découvert le snowboard vers 13 ans au milieu des années 90 considérées comme l’âge d’or du snowboard en termes d’influence. Toute la scène, les vidéos, les magazines et les marques me faisaient rêver et je suis complètement tombé dedans.

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Comment as-tu nourri ton appétit pour les médias snowboard ?

J’ai toujours été un peu geek quand je m’intéresse à quelque chose. Avant le snowboard, c’était le foot, les comics, la musique et je dévorais tous les médias qui parlaient de ces sujets. J’ai très vite commencé à acheter tous les magazines de snowboard que je trouvais. Snowsurf et Freestyler étaient mes bibles et j’achetais aussi  tous les Transworld, Snowboarder Mag et surtout Blunt qui était la référence. Même chose pour les vidéos, sauf que ça coûtait plus cher et que c’était plus dur à trouver. Mais on a usé les bandes des premiers Mack Dawg et Standard ainsi que les quelques VHS françaises qui étaient distribuées dans les magazines.

Comment passe-t-on de pratiquant à journaliste ?

J’ai toujours voulu être journaliste. Avec mes potes on a commencé à faire des petites vidéos de crew à Auron et Isola ; ça nous a permis de devenir potes avec d’autres riders qui étaient eux aussi dans ce truc de crew. C’était marrant et ça ne se prenait pas au sérieux. Tu rencontrais des gars qui venaient d’un endroit où tu n’avais jamais mis les pieds et ça devenait presque instantanément tes potes pour aller rider et faire la fête. C’est surtout sur les glaciers l’été à Tignes et aux 2 Alpes que tout le monde s’est rencontré. C’est là que l’on a connu les gars d’Advita et qu’on est allé rider plus souvent à Avoriaz. De là, j’ai rencontré Jean-No Calvet du snowpark qui m’a pris en stage comme « responsable de la communication du snowpark d’Avoriaz ». Et cette année-là, j’ai rencontré Vianney Tisseau qui m’a lui aussi pris en stage chez Snowsurf l’été après ma première année en école de journalisme. Après ça j’ai continué les piges pour Snowsurf, en leur faisant bien comprendre que j’avais très envie de bosser pour eux. J’ai tenté de lancer un magazine qui s’appelait Love Mag avec des amis. On avait fait un numéro zéro et on cherchait une maison d’édition. Nivéales qui édite Snowsurf était intéressé. Au final ça ne s’est pas fait mais ils m’ont proposé un poste de rédacteur. J’ai fait 5 ans chez Snowsurf à Grenoble et ça a été une super expérience de travailler avec Vianney Tisseau, Denis Bertrand et David Tchag. 

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Qu’est ce qui t’a motivé à lancer BangingBees ?

J’avais envie de lancer un média qui me ressemblait davantage. Donc avec mon ami graphiste Yann Dechatrette qui avait repris la direction artistique de Snowsurf avec moi vers la fin, on a lancé BangingBees à l’automne 2012, sur le web seulement car c’était moins risqué financièrement que le papier. On voulait avoir une sélection de vidéo et d’article un peu différente de ce que l’on trouvait dans les autres médias, et je voulais créer des évènements, produire du contenu qui donne plus envie d’aller rider avec ses potes que les grosses productions où les tricks sont inaccessibles. On a commencé à faire du contenu et un premier événement à Chamrousse, qui est vite devenu notre camp de base car le snowpark était vraiment dans l’esprit que l’on cherchait. Puis tout s’est enchaîné assez vite.

Peux-tu revenir sur ces 10 ans de BangingBees ?

Le rôle des médias a bien évolué en 10 ans. Au début de BangingBees, je passais beaucoup de temps à chercher des sélections de vidéos pertinentes et à faire de longs articles sur le site. Mais malheureusement maintenant il faut faire de plus en plus d’articles courts. Instagram a bien vampirisé le site. Pour être pertinent, un média se doit de proposer plus que du simple reposte. Il faut créer un maximum de contenu et organiser des évènements tout en ayant une identité forte pour que les gens adhèrent. BangingBees a commencé comme un web magazine mais c’est aussi devenu une mini boite d’évènementiel et boite de production en même temps.  Car c’est ce genre de projets que cherchent les marques donc c’est comme ça que l’on fait des partenariats.

Parle nous de l’importance de ces events que tu organises ?

Je pense que les events sont importants pour animer la scène et faire que les gens se retrouvent pour rider ensemble. Le but c’est aussi d’inciter les snowpark à préparer des modules ludiques et originaux puis d’animer la session pour créer une émulation afin que les gens passent un bon moment. Il faut que ça reste accessible et que le pro rider autant que le rider lambda puissent rider le module à sa façon. 

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Comment tu présenterais en quelques mots l’esprit de BangingBees ? 

Le fil rouge de tout ce qui est en rapport avec BangingBees c’est de donner envie aux gens de faire du snowboard et d’apporter un côté culture snowboard qui s’est perdu avec le temps. Je pense que c’est important de poster des vidéos et photos du passé pour transmettre cette culture aux nouvelles générations. Que le nouveau kid fort du moment sache qui est Peter Line ou David Vincent, ça me paraît nécessaire. Mais il faut aussi être ancré dans le présent et suivre les nouvelles tendances.

Est-ce que c’est cela que viennent chercher les marques avec lesquelles tu collabores ?

Oui je pense qu’ils viennent chercher le côté passionné et la « communauté » qui s’est appropriée le média. Le luxe que j’ai, c’est de pouvoir un peu choisir les marques avec qui je collabore, des marques qui ont des images qui collent à la nôtre et qui veulent que l’on fasse des projets dans un style BangingBees, même si l’on reste ouvert à faire des choses un peu différentes. Je ne vais jamais avoir une marque qui me dit par exemple qu’il faut faire une vidéo façon Red Bull filmée au drone avec des ralentis et de la dubstep car ça ne correspondrait pas à l’esprit de BangingBees.

Si un inconnu t’interpelle dans la rue et te demande «  c’est comment snowboard de maintenant ? » tu dirais quoi ?

Je dirais que le snowboard actuel est varié et que l’on trouve pas mal de façon différente de le pratiquer, que l’on trouve plein de beaux projets vidéos avec une recherche de créativité, des médias qui ont des angles intéressants, des événements super cool, des marques qui innovent niveau matos et textile et des snowpark ludiques où l’on peut prendre du plaisir sans risquer sa vie pour les jours où il n’y a pas de poudreuse à rider. 

Et comment tu le vois dans le futur ?

Je suis assez optimiste. Il y a une nouvelle génération qui arrive. On le voit avec les clubs de snow qui ont beaucoup de kids qui sont déjà très forts et qui vont j’espère créer des nouveaux codes pour leur génération et qui apporteront un renouveau de la culture snowboard, au-delà de l’éphémère des réseaux sociaux. 

Après 10 ans, j’imagine que tu as des gens à remercier. 

Je voudrais remercier Yann Dechatrette avec qui j’ai créé BangingBees et sans qui le projet n’aurait jamais vu le jour, tous les collaborateurs qui m’ont aidé sur des projets (Damien Rousse, Lionel Simon, Guillaume Sturma, Justin Dutilh, Max Vialle, Thibaut Viard, Bruno Rivoire...), les marques qui m’ont fait confiance, les riders qui viennent sur les events et mon entourage qui supporte mon rythme de vie intense d’octobre à mai. 

C’est quoi les prochains rendez-vous ?

RDV avec Salomon à Avoriaz le 14 janvier, avec Ride au Semnoz le 28 janvier, un autre au Semnoz avec Vans le 4 mars et le Top To Bottom à Chamrousse les 25 et 26 mars. Mais on doit encore trouver des dates pour d’autres évènements avec Spy et les Simpson Brothers, le Roster, Salomon, les 2 Alpes et sûrement d’autres encore, tout en ayant pas mal de projets de production vidéo en même temps donc la saison s’annonce intense !

 

Et rendez-vous sur bangingbees.com ou @bangingbees pour plus de trucs comme ça !

Ici pour FISE UP le Best of 21/22 de leurs events.